La désormais fameuse “position commune” signée par la CFDT, la CGT et le Medef n’a pas fini de faire la Une de l’actualité.

D’abord parce que les deux organisations syndicales ont défilé main dans la main cette semaine pour demander au gouvernement qu’il respecte leur signature.

Ensuite, parce que les effets pervers de ce texte, il est vrai durci par le gouvernement, risque, s’il est adopté en l’état, de revenir sur nombre d’acquis que les salariés ont obtenu de haute lutte.

Jusqu’à présent, on ne parle que de la durée de la semaine de travail et de la remise en cause des 35 heures, mais bientôt, on s’apercevra que la “position commune” va définitivement inverser la hiérarchie des normes.

Jusqu’à la loi Fillon de 2004 réformant le dialogue social, la loi constituait un socle minimal qui s’imposait à tous, mais que des accords de branche ou d’entreprise pouvait améliorer.

La loi Fillon avait déjà permis de revenir sur cette pratique; la loi Bertrand sur le dialogue social, va désormais permettre aux entreprises de faire leur propre loi… avec la bénédiction de la CGT et de la
CFDT.

Pour notre part, pas question de manifester aux côtés de ceux qui veulent la mort du pluralisme syndical.

En revanche, nous poursuivons nos rencontres avec ceux qui défendent ce pluralisme au nom de la démocratie, pour jeter les bases du syndicalisme de demain.

Mais entendons-nous bien, il n’est pas question, pour nous, de fusion-absorption ou de rapprochement ni de perdre notre identité dans un magma syndical sans couleur, sans odeur et sans saveur. Il s’agit, tout en restant nous-mêmes de coopérer avec d’autres ponctuellement sur des revendications précises.

A la CFTC, nous sommes sûrs de ne pas proposer de marchés de dupe aux travailleurs.