La CFTC propose l’organisation d’une conférence tripartite consacrée à la lutte contre la précarité.
Alors que les éléments du plan de relance présenté par le Gouvernement répondent à une préoccupation économique, la CFTC dénonce l’absence d’un volet social à la hauteur du volet économique ; il est en effet crucial de se soucier du maintien dans l’emploi (ou du retour à l’emploi de ceux qui en sont privés) afin de garantir la dignité des travailleurs et la bonne santé des entreprises implantées en France ;
La consommation doit être soutenue, par exemple par une baisse de la TVA (en particulier sur les produits de première nécessité) et la mise en place d’une TVA emploi pour augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs.
Par ailleurs, la CFTC réclame l’organisation d’une conférence tripartite (Etat, organisations syndicales et patronales) consacrée à la lutte contre le travail précaire, aussi bien dans le secteur public que dans les entreprises privées.
De nouveaux dispositifs doivent être créés pour permettre à ces personnes enchaînant contrat précaire sur contrat précaire de rebondir et de trouver des emplois pérennes et de qualité. De même, tout doit être mis en œuvre pour éviter les licenciements et permettre aux personnes en chômage partiel d’utiliser ces temps à des formations qualifiantes avec un complément de rémunération compensant leur perte de salaire.
Si le plan de relance fait la part belle aux grandes entreprises, la CFTC s’inquiète de la faiblesse des contreparties exigées en matière d’emploi ou de redistribution de la richesse créée ; elle réclame à ce sujet une répartition équilibrée de cette richesse entre investissements (afin de préparer l’avenir), redistributions aux salariés (afin de répondre rapidement aux difficultés présentes) et aux actionnaires, comme le Président de la République l’a d’ailleurs souhaité il y a quelques jours.
Elle s’inquiète également de la situation des petites entreprises (cf. le réseau des sous-traitants de grands groupes) qui ne semble pas bénéficier du même appui.
Globalement, le plan de relance est nécessaire, mais largement insuffisant, quant aux sommes consacrées par rapport à nos voisins européens et par rapport aux sommes débloquées pour les banques.
Par ailleurs, la CFTC souligne les raisons profondes de cette crise internationale : les principes dogmatiques mis en œuvre par nos dirigeants, la dérégulation et l’individualisation.
Il est urgent de remettre en cause ces principes qui ont justifié une « réforme » dont on commence à percevoir aujourd’hui les conséquences. La CFTC partage d’ailleurs l’analyse de la Confédération Syndicale Internationale qui évoque une « bombe sociale à retardement » et réclame une coordination européenne et internationale plus intense.
Souhaitons que nos dirigeants politiques et les responsables économiques prennent conscience, après la mobilisation du 29 janvier 2009, de la nécessité de dépasser les réponses minimalistes (cf. le projet de convention sur l’Assurance-chômage) et prennent la véritable mesure des enjeux.