La volonté exprimée par Dominique Bussereau d’accorder sa représentativité au Syndicat national des pilotes de lignes dans les compagnies aériennes sans qu’il ait à franchir le seuil des 10% que doivent atteindre les autres syndicats témoigne des incohérences et des limites de la loi du 20 août 2008 sur la réforme de la représentativité syndicale.

Ce faisant, le secrétaire d’Etat chargé des Transports donne raison aux pilotes qui menacent de faire grève pour obtenir gain de cause. Alors que dans le même temps, des organisations syndicales, comme la CFTC, qui poursuit depuis sa création une stratégie de dialogue social constructif pourrait être écartée de la table des négociations.

A la SNCF, par exemple, avec quelque cinq mille adhérents, la CFTC a perdu sa représentativité au niveau de l’entreprise lors des dernières élections, alors que le SNPL, qui compte beaucoup moins d’adhérents, pourrait continuer à négocier à Air France pour l’ensemble des salariés.

La loi sur la réforme de la représentativité, mise au point par le Medef, la CGT et la CFDT, révèle ses réelles motivations : écarter de la table des négociations certaines organisations syndicales.

En ne traitant que le problème catégoriel, on ne résoudra rien : c’est l’ensemble de la loi qui doit être revue !