Le taux d’abstention record du 1er tour des élections régionales témoigne de l’inquiétude des Français.

Une inquiétude que nous avions rappelée en janvier et qui se voit, hélas!, confirmée par ce scrutin.

Nous avions dit déjà en janvier, qu’elle avait plusieurs causes: l’augmentation du chômage, la baisse du pouvoir d’achat, une dégradation des conditions de travail et surtout la paupérisation de la société qui devient, aujourd’hui, insupportable.

C’est dans la chute de la part des salaires dans la valeur ajoutée de près de 10 points entre 1983 et 1990 qu’il faut chercher l’explication de ce phénomène qui touche principalement les femmes, les jeunes, les retraités et les travailleurs faiblement qualifiés.

Les causes en sont connues, mais on s’échine à nier l’évidence: la désindexation des salaires, le chômage, les allègements de cotisations sociales, le dumping salarial favorisé par la concurrence au sein même de l’Union européenne et les exigences des fonds de pension qui imposent une rentabilité de 15 à 20% du capital financier au détriment des salaires et de l’investissement.

Pour la CFTC, seule la création d’un revenu de dignité permettrait aux salariés et à leur famille de vivre dans des conditions décentes; de leur assurer non seulement le gîte et le couvert, mais aussi l’accès à l’éducation et à la culture, notamment pour leurs enfants.

Nous l’estimons à 3 300 euros net mensuel pour un ménage de deux enfants. C’est beaucoup par rapport au Smic, mais c’est très peu en comparaison de ce que touchent les 10% des personnes les plus aisées.

Lutter contre la paupérisation, c’est aussi contrecarrer la concurrence de pays qui ne respectent ni le social ni l’environnement.

D’où la proposition de la CFTC d’instaurer une traçabilité sociale qui permette au consommateur de connaître les conditions de production de ce qu’il achète.