Les déclarations de Laurence Parisot, la semaine dernière, se résument à peu près à cette formule: “toujours plus de droits pour les employeurs…toujours moins pour les salariés”.

Devant l’assemblée générale du Medef du 5 février, la présidente du Medef n’a pas mâché ses mots.

Laurence Parisot a proposé aux syndicats une “délibération sociale” sur une nouvelle étape de “modernisation du marché du travail”.

C’est le grand retour de la “délibération sociale”. Un mot-concept, qu’elle a au passage repris à Ernest-Antoine Seillière, que Laurence Parisot avait lancé lors de son arrivée à la tête du Medef. Une provocation pour les organisations syndicales alors qu’un accord sur ce thème a été signé en janvier 2008.

La présidente du Medef enfonce le clou et souhaite “aller plus loin” sur le licenciement économique.

Des propos que la CFTC a immédiatement dénoncés. Après avoir obtenu la possibilité de multiplier les accords dérogatoires grâce aux accords majoritaires en entreprise instaurés par la loi sur la représentativité, le Medef veut jeter définitivement le Code du travail aux oubliettes.

Les licenciements économiques sont un des derniers bastions des règlements qui s’imposent aux entreprises. Assouplir leurs règles pour permettre de licencier les salariés pour leur confort avant d’être en difficultés financières et cela sous couvert de sauvegarder leur compétitivité, équivaudrait en effet à donner aux employeurs toujours plus de droits sans aucune responsabilité sociale.

Face à la crise économique et à l’explosion du chômage, la CFTC refuse que les salariés disposent de toujours moins de droits qui les protègent et les sécurisent dans leur travail.

Dernière petite phrase assassine: la patronne des patrons estime que “les entreprises françaises se montrent « admirables » dans la crise et n’en profitent pas pour délocaliser ou licencier”. Ce faisant, elle considère que l’intervention publique dans la crise n’est “ni un cadeau aux entreprises ni un sauvetage qui légitimerait des interventions tous azimuts »”.

Cette fois c’est l’Ugica-CFTC qui remet les pendules à l’heure: “les aides étatiques attribuées aux entreprises en difficulté ne peuvent être accordées sans aucune contreparties”. Ainsi “une entreprise sollicitant de l’aide doit accepter que les pouvoirs publics en contrôle son utilisation. A contrario, si une entreprise veut continuer à accorder des parachutes dorés, bonus disproportionnés ou encore stock-options sans droit de regard, alors aucune aide ne doit lui être apportée.” Que les choses soient claires.