Faible adhésion au pouvoir et absence d’alternative politique crédible, multiplication des situations personnelles difficiles, montée de la conflictualité dans de nombreuses entreprises contraintes à la rigueur, voire aux réductions d’effectifs, et enfin contestation aujourd’hui rampante dans le secteur public…”

Selon une étude publiée récemment par Entreprise & Personnel, tous les ingrédients annonciateurs d’une grave crise, voire d’une explosion sociale, seraient réunis. Et ce ne sont ni les événements actuels ni les déclarations du président de la République et des membres de son gouvernement qui pourraient venir contredire un tel pronostic.

Alors que la crise financière pèse de plus en plus sur l’économie réelle, les pouvoirs publics se contentent de répéter qu’il faut maintenir le cap des réformes et envisage même d’accélérer les cadences.

Si les réformes amorcées depuis un an et demi pouvaient, à l’extrême limite, être supportées en période d’euphorie financière -chacun pouvant espérer pouvoir tirer son épingle du jeu- elles risquent, aujourd’hui, d’être de plus en plus mal perçue.

D’autant que la crise est, pour nos concitoyens, le fait de quelques-uns qui se sont enrichis sur le dos de l’immense majorité et que l’État a fini par trouver les moyens de débloquer les fonds pour réparer les erreurs d’un système qu’il a cautionné, alors qu’il a toujours refusé de financer des projets de grande ampleur : l’investissement, la recherche, l’innovation…

L’explosion sociale annoncée par Entreprise & Personnel est encore évitable à condition de revenir sur la politique actuelle, de mettre les entreprises face à leur responsabilité sociale, et de cesser de s’agiter dans tous les sens, d’occuper le terrain médiatique pour faire croire qu’on maîtrise la situation.

À condition, également, de prendre conscience de la gravité de la situation.

À condition, enfin, d’entendre et de reconnaître les organisations syndicales, et le rôle de médiateur qu’elles ont toujours joué.