2008 a été une année riche et mouvementée. Nous vous retraçons ici les principaux faits économiques et sociaux de l’année écoulée, vus par la CFTC.

1er janvier.
L’année commence avec un goût amer de médicament dans la bouche. Une franchise médicale s’applique désormais sur les boîtes de médicaments, les actes paramédicaux et les transports sanitaires. Presque six mois plus tard les assurés sociaux vont échapper de justesse au déremboursement des affections de longue durée (ALD), projet qui aurait, selon la CFTC, scellé le désengagement de la solidarité nationale envers les malades. Il sera finalement laissé au fond d’un tiroir.

14 janvier.
Le Conseil confédéral dit « oui » à l’accord national interprofessionnel (ANI) sur la modernisation du marché du travail. Pour la CFTC, l’accord comporte des avancées significatives pour les salariés et constitue une première étape vers une sécurisation des parcours professionnels, un des maîtres-mots de la CFTC. Des discussions sur la GPEC, que l’ANI avait rendu obligatoire, se sont achevées en novembre. La CFTC fera connaître sa décision lorsque les deux autres négociations engagées en parallèle – celles sur l’assurance-chômage et sur la formation professionnelle continue- seront elles aussi finalisées.

21 janvier.
Paris, Londres, Francfort, New York, Tokyo et Bombay: les principales places boursières dévissent. La crise financière, qui a débuté en aout 2007, s’intensifie et commence à contaminer l’ensemble de l’économie. La CFTC s’interrogeait déjà sur les conséquences de la crise des crédits immobiliers «subprimes» venus d’Outre-Atlantique.

23 janvier.
Première séance de négociation sur la pénibilité. Cela fait… trois ans que les préparatifs sont engagés. Séance après séance, le Medef fera tout pour faire capoter les discussions . Finalement, Xavier Bertrand relancera les discussions en bilatérale avec les partenaires sociaux au début du mois de décembre.


Février

6 février.
Le Président de la République a réuni à l’Elysée les partenaires sociaux pour fixer l’agenda de la protection sociale de 2008. Retraites, emploi des seniors, réforme de l’hôpital…Le train des réformes est lancé.

13 février.
Quelques jours avant la date anniversaire de la loi «de programmation pour la cohésion sociale» du 18 janvier 2005 (qui rend obligatoire une négociation triennale sur la GPEC dans les entreprises de plus de 300 salariés), la CFTC organise une rencontre nationale sur la GPEC . Les militants ont répondu en nombre. La CFTC en a profité pour mettre en valeur les douze accords GPEC qu’elle vient de labelliser «Statut du travailleur». Deux autres séries de labellisation ont lieu cette année: en mars sur l’égalité professionnelle et en mai sur la sécurité et santé au travail. Ce qui porte à 45 au total le nombre d’accords labellisés depuis 2006.

26 février.
L’Institut national de la consommation (INC) avait vu juste. Son mensuel 60 millions de consommateurs publie «la liste noire des prix qui flambent». Les produits alimentaires aussi flambent de manière spectaculaire entre + 17 et 24% pour les yaourts natures selon les marques; pour les laits UHT: + 20%; jusqu’à 45% pour les spaghettis; idem pour les camemberts: + 12 à 32%, ou les beurres: de + 19 à 26% et les jambons: + 44% pour le blanc supérieur. Toute l’année, les ménages assisteront impuissants à une valse des étiquettes.


Mars

5 mars.
La CFTC rend hommage à Marie-Louise Rochebillard (1860-1936), pionnière du syndicalisme féminin. Une plaque commémorative est posée au 13, rue Sainte-Catherine, à Lyon, où elle a créé trois syndicats, à l’occasion du lancement du «mois de l’égalité professionnelle» de la CFTC.

12 mars.
Les travaux de recodification du Code du travail s’achèvent avec la publication de la partie réglementaire du Code au Journal officiel (décrets n°2008-243 et 2008-244 du 7 mars 2008). Il aura fallu près de trois ans pour achever les travaux de recodification. Le Code aura pour le moins été malmené sur l’autel de la simplification et de la lisibilité. Le nouveau Code du travail entre officiellement en vigueur le 1er mai.

26 mars.
Le lundi de Pentecôte est à nouveau férié. Tel en a été décidé par les députés. Une victoire pour la CFTC, mais tous les problèmes liés à la Journée dite «de solidarité» ne sont pas pour autant réglés.


Avril

4 avril.
Nicolas Sarkozy lance une Révision générale des politiques publiques (RGPP). Un train de réformes visant à geler les dépenses de l’Etat. 8 milliards d’économies sont attendues pour 2011. Rétrospectivement, l’idée est assez drôle: l’Etat quelques mois plus tard trouvera des millions d’euros pour relancer la machine. Personne n’avait prédit une crise économique d’une telle ampleur. L’essentiel donc est de faire des économies aux bons endroits…Des coupes massives dans les effectifs de la Fonction publique, dont l’Education nationale, sont au programme. La CFTC récuse une vision purement comptable des services publics qui se fait au détriment de la qualité du service public rendu et des conditions de travail. Le 15 mai, ses agents de l’Etat et de la territoriale défileront pour défendre un vrai service public.

10 avril.
La CFTC s’insurge contre la suppression de la Carte Familles nombreuses de la SNCF, souhaitée par le gouvernement pour faire des économies sur un budget de plus en plus serré. Le gouvernement fait marche arrière.

17 avril.
La CFTC a choisi de dire «non» à la proposition «commune» issue de la négociation sur la représentativité syndicale. Le numéro 2 de la CFTC demande au gouvernement de «se soucier davantage du développement effectif du dialogue social à tous les niveaux plutôt que des préoccupations d’appareils patronaux et syndicaux». Le conseil confédéral confirme cette position: la CFTC ne signera pas la «position commune» «Durant les six premiers mois de l’année, l’ensemble des responsables de la Confédération a livré bataille auprès du gouvernement, des députés, des sénateurs, sans relâche, ce qui a permis de faire descendre ce seuil à 8% (pour être représentatif dans les branches et l’interpro», souligne Philippe Louis alors chef de file de la négociation. La loi portant rénovation de la démocratie sociale et réforme du temps de travail sera publiée le 20 août au Journal officiel.


Mai

1er mai.
«Pouvoir d’achat = + dans le cabas!». Les banderoles agitées par les 6000 militants CFTC lors du traditionnel défilé, le jour de la fête du travail, ne portent qu’une seule revendication: celle du pouvoir d’achat. Une revendication qui durera toute l’année.

22 mai.
C’est LA mobilisation de l’année pour la CFTC. Le rendez-vous de 2008 sur les retraites- qui devait constituer une étape majeure pour dégager des pistes qui permettent de maintenir et de consolider le système de retraite par répartition- est pour le moins manqué. La durée de cotisation sera finalement allongée à 41 ans. La possibilité même pour les salariés de travailler jusqu’à 70 ans est validé par le Conseil constitutionnel début décembre!

23 mai.
Jacques Voisin adresse une lettre ouverte au président de la République.
Avec à peine plus de 1 000 euros nets par mois, on ne vit pas, on survit, on vivote, on se débrouille…. La CFTC revendique donc un «juste salaire». C’est-à-dire «le salaire qui permet à un travailleur et à sa famille de vivre en assurant à la fois le minimum vital (nourriture, logement, habillement, santé), mais aussi la possibilité de se constituer une épargne et d’accéder à un minimum de biens culturels nécessaires pour relever les défis de la société française de ce début de XXIe siècle».


Juin

25 juin.
La loi n° 2008-596, datée de ce jour, et « portant modernisation du marché du travail » – issu de l’ANI du même nom que la CFTC a signé en janvier – tire un trait définitif sur le Contrat nouvelles embauches (CNE). Enfin. Des centaines de milliers de salariés en CNE verront donc officiellement leur contrat requalifié en CDI.

La remise du rapport Copé au gouvernement n’est pas passé inaperçu. Il compromet l’avenir de la télévision publique. Après l’audiovisuel, c’est la presse écrite qui est, à son tour, menacée. L’affaire de Filippis, le 28 novembre, repose sur une simple suspicion de délit de diffamation. L’intersyndicale des syndicats de journalistes menée par la CFTC dénonce cette nouvelle atteinte à la liberté de la presse envers le journaliste de Libération.

26 juin.
La CFTC et FO décident de lancer une pétition commune «sur le pouvoir d’achat, les retraites et les 35 heures», qui a reccueilli plus de 30000 signatures. En revanche, la CFTC a refusé de se joindre à la manifestation organisée par d’autres organisations syndicales le 16 juin, pour dénoncer les mesures gouvernementales découlant de la position commune qu’elles avaient pourtant signée!

27 juin.
La CFTC a ressorti ses « cinquante propositions pour améliorer la vie de tous les salariés » à l’occasion de cette deuxième conférence Etat-partenaires sociaux sur les conditions de travail censée faire le bilan des actions depuis la première conférence sur le même thème du 4 octobre 2007.


Juillet

1er juillet.
La France prend la présidence de l’Union européenne. La CFTC a contribué à préparer cette présidence au sein du Comité du dialogue social européen et international (CDSEI). Elle a, notamment, fait des propositions pour que les salariés européens accèdent à des « emplois de qualité » et pour lutter contre le dumping social.

4 juillet.
L’affaire a provoqué un tollé au sein de La Poste qui envisage de se transformer en société anonyme (SA) pour anticiper l’ouverture totale du marché européen en 2011. C’est ce qu’ont pu apprendre les postiers dans la presse en ce début de juillet (Le Monde). La CFTC défend un vrai service public postal. Elle demande, dès le départ, un débat public et un référendum. Elle n’aura finalement que la grève comme moyen de revendication. Les discussions sur l’avenir de La Poste au sein de la commission Ailleret, mise en place par le gouvernement, à laquelle elle est conviée comme les autres organisations syndicales tourneront court. Le 10 décembre, la CFTC claque la porte.

8 juillet.
Dans la nuit, les députés ont finalement retenu l’amendement présenté par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée sur le projet de loi réformant les 35 heures (inclu dans la loi «portant rénovation de la démocratie sociale et réforme du temps de travail»). Celui-ci prévoit, pour les cadres au forfait-jours, un nouveau plafond de 235 jours (à défaut d’un accord collectif prévoyant un plafond plus élevé…), au lieu des 218 prévus jusqu’ici. L’Ugica-CFTC dénonce la fin des RTT.

22 juillet.
La CFTC dénonce le projet de réforme du 1% Logement prévu dans le cadre de la loi de «mobilisation pour le logement et lutte contre l’exclusion sociale». La loi Boutin, du nom de la ministre du Logement et de la Ville, oublie les salariés qui n’arrivent pas à se loger.

31 juillet.
Tout le monde en a parlé… et le buzz a pris. «Dark Elevator», la web-série satirique et décalée sur le monde du travail que la CFTC a lancée dans le cadre des élections prud’homales, cartonne tout l’été dans les médias et sur le net.


Aout

28 août.
La polémique concernant le financement du Revenu de solidarité active (RSA) s’apaise. Une taxation supplémentaire de 1,1% des revenus du capital doit être mise en place pour financer le surcoût de la généralisation du RSA, qui entrera en vigueur le 1er juillet 2009. La CFTC accueille avec satisfaction la décision du chef de l’état, même si elle rappelle que ce dispositif doit demeurer transitoire, le temps pour les personnes fragilisées, tant au plan professionnel que social, de remettre le pied à l’étrier. La loi «généralisant le RSA et réformant les politiques d’insertion» est promulguée le 1er décembre, jour anniversaire de la création du revenu minimum d’insertion (RMI), remplacé désormais par le RSA.


Septembre

9 septembre.
Cinquième séance du conseil de l’instance nationale provisoire (issue de la fusion ANPE-Assedic) dans lequel la CFTC a été active. Les contours du nouveau service public de l’emploi se dessinent peu à peu. La CFTC a défendu une «offre de services personnalisée» et de qualité, presque du cas par cas pour chaque demandeur d’emploi. Le Pôle emploi verra officiellement le jour en janvier 2009. Un guichet unique sera proposé aux demandeurs d’emplois (il sera progressivement mis en place jusqu’en octobre 2009).

11 septembre.
Et de trois! Le gouvernement tourne autour du pot: après la loi pour «le travail, l’emploi et le pouvoir d’achat» (Tepa) du 21 août 2007, celle «pour le pouvoir d’achat» du 8 février 2008, le pouvoir d’achat des salariés continue inexorablement de baisser. Et rien n’est envisagé pour encourager la politique salariale ni dans le privé, ni même dans le public. A quelques semaines du début d’examen au Parlement du projet de loi «en faveur des revenus du travail» (loi publiée au JO le 4 décembre), Jacky Dintinger dénonce un troisième texte en un an pour relancer le pouvoir d’achat… sans grand effet.

19 septembre.
«Les salariés ont été roulés», s’insurge le secrétaire général de la CFTC. La prime transport devait compenser l’augmentation des coûts de l’énergie dont celui lié au trajet domicile-travail pour de nombreux salariés. Le projet de loi relatif à la prime transport n’est pas à la hauteur des attentes de la CFTC. Finalement, le dispositif sera inclus dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Le 21 octobre la Commission sociale de l’Assemblée nationale décide de supprimer la prime transport. La CFTC condamne cette décision.

25 septembre.
La CFTC, réunie en Conseil confédéral, a procédé à un examen approfondi du projet de loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST). La constitution des agences régionales de santé (ARS) qui représente le projet phare de cette réforme, suscite des interrogations, voire des inquiétudes pour la CFTC. La réforme hospitalière est calquée sur le modèle de l’entreprise. La CFTC rappelle que celle-ci ne doit pas se faire au détriment d’une véritable politique de santé qui combat les inégalités dans l’accès aux soins .

29 septembre.
Le chômage repart à la hausse en août. Le nombre de demandeurs d’emplois inscrits à l’ANPE en catégorie 1 a bondi de + 41 300, soit + 2% en août. Ce serait le pire chiffre mensuel depuis mars 1993… Les catégories les plus fragiles sont les plus frappées. La barre des 2 millions de chômeurs est franchie deux mois plus tard, le 28 novembre.


octobre

9 octobre.
Sortie du livre-entretien de Jacques Voisin « Ensemble, militer autrement ».

19 octobre.
Les numéros 1 et 2 de la Caisse d’Epargne démissionnent. Trop c’est trop. Pour le syndicat CFTC des Caisses d’Epargne, Charles Milhaud et Nicolas Mérindol ont assumé leurs responsabilités dans l’affaire de « l’incident des 600 millions d’euros perdus » (suite aux risques pris par trois de ses traders en plein krach boursier). Une attitude irresponsable dénoncée aussi par le Président de la République, l’ensemble de la classe politique et la très grande majorité des usagers des banques.

20 octobre.
Le gouvernement injecte 10,5 milliards d’euros dans les six plus grandes banques privées françaises pour leur venir au secours. Le 23 octobre un fonds stratégique d’investissement est créé pour sauver à leur tour les entreprises. Joseph Thouvenel et Bernard Ibal représenteront la CFTC au comité d’orientation de ce fonds.

31 octobre.
Jacques Voisin est réélu Président confédéral à l’issue du 50e congrès qui s’est déroulé du 28 au 31 octobre à Strasbourg.


novembre

24 novembre.
Les partenaires sociaux ont officiellement signé l’accord sur le stress au travail. Un accord-cadre, que le Bureau confédéral de la CFTC avait décidé, en juillet déjà, de signer .

27 novembre.
Jacques Voisin écrit à la ministre de l’Economie, de l’Industrie et des Finances. Le président confédéral fait à Christine Lagarde deux propositions concrètes pour sauver les entreprises défaillantes. L’objectif : sauver les emplois en ces temps de crises.


Décembre

3 décembre.
Avec un score de près de 9 % (8,7 %, soit -0,9 point) aux élections prud’homales la CFTC maintient ses positions et conserve sa quatrième place sur l’échiquier syndical

16 décembre.
Voilà un dossier qui n’a pas été de tout repos pour la CFTC. A plusieurs reprises, la proposition de loi Mallié a été repoussée dans le calendrier parlementaire. La CFTC a, tout au long de l’année écoulée,fait entendre ses arguments contre le projet gouvernemental d’extension du travail du dimanche. Les militants CFTC sur le terrain ont multiplié les actions de sensibilisation. Une pétition a été lancée. En cette fin d’année les députés s’entredéchirent autour de cette nouvelle disposition.

19 décembre.
Pour tenter de stopper l’hémorragie des emplois, la CFTC avait demandé au patronat d’ouvrir une négociation sur le chômage partiel, parallèlement à celle sur l’assurance chômage, «pour éviter que l’emploi soit utilisé comme une variable d’ajustement». Il y a répondu favorablement. Une négociation sur l’indemnisation du chômage partiel s’est ouverte le 15 décembre afin de réviser l’accord national interprofessionnel existant (daté du 21 février 1968, modifié à plusieurs reprises). Suite à cette unique réunion, la CFTC a annoncé son intention de signer l’avenant négocié. Celui-ci améliore substantiellement la situation des salariés fragilisés face à la crise économique portant de 50 à 60% le montant de l’allocation de chômage partiel.

22 décembre

Aprés un début trés laborieux, l’ultime séance de négociation sur la Formation Professionnelle Continue a permis de conclure sur quelques avancées, qui seront abordées en janvier 2009 dans la derniére séance, normalement conclusive.